La Maison du Murmureur
Nouvelle de Noël

Floriane Impala

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Si vous vous retrouvez ici, c'est que vous avez trouvé la petite carte cachée dans une des cases de votre calendrier de l’Avent. Et quelle surprise vous attend ! Grâce à cette carte, vous pouvez télécharger une nouvelle de Noël exclusive, écrite par Floriane IMPALA (son nom de plume), co-fondatrice du Jardin de Mademoiselle.
Pour accéder à cette histoire enchantée, il vous suffit de cliquer sur le bouton ci-dessous, d'entrer le code inscrit sur votre carte, et de vous laisser emporter par une aventure magique, spécialement conçue pour accompagner vos moments de détente autour d’une tasse de thé.

Floriane et sa facette d'autrice

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Quand elle n'est pas l'illustratrice du Jardin de Mademoiselle, Floriane se consacre à l’écriture. Trois de ses romans ont déjà été publiés : La Pierre de Sang et les deux premiers tomes de La Brigade du Surnaturel, dont le tome 3 est actuellement en cours d'écriture. Floriane, alias Flo, possède une imagination débordante et un cœur d’enfant. Rousse et grande, elle partage sa vie avec deux chats et un mari. Son lieu de vie préféré ? Sous sa couette, bien entendu. Véritable maîtresse du cliffhanger sadique, elle a affûté ce talent au fil de ses études supérieures de gribouillage. Dégustatrice de thé hors pair, Floriane déteste tout ce qui touche au rangement, mais excelle dans l’art de cuisiner des lasagnes.

Prenez place, installez-vous confortablement, et savourez cette belle histoire pleine de tendresse et de féerie. C’est une véritable invitation à la rêverie pour égayer vos fêtes de fin d’année.

Obtenir la nouvelle de Noël, étape par étape

Nous sommes ravi.e.s de vous offrir cette histoire magique !
Suivez ces étapes simples pour télécharger votre nouvelle :


1. Vous avez sans doute trouvé une petite carte cachée dans l'une des cases ; c'est votre clé pour accéder à la nouvelle.

2. Sur la carte, vous trouverez un mot de passe. Assurez-vous de le copier correctement.

3. Cliquez sur le bouton ci-dessous "Télécharger la nouvelle en PDF ici !" pour commencer le téléchargement.

4. Une fois le fichier enregistré sur votre téléphone ou votre ordinateur, ouvrez-le, vous serez alors invité.e à entrer le mot de passe que vous avez noté.

5. Trouvez un coin confortable, préparez-vous une tasse de thé, et laissez-vous emporter par cette aventure pleine de magie !

Si vous avez des questions ou besoin d’aide, n’hésitez pas à nous contacter via le formulaire de contact.

Bonne lecture !

Téléchargez la nouvelle en PDF ici !
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La Maison du Murmureur - Extrait

Mademoiselle Prune Saint-Clair de Roche avait pris le train depuis Paris, quelques treize heures et trente-cinq minutes plus tôt. La capitale était l’environnement parfait pour celles et ceux qui, comme elle, vivaient de leurs dons, car Paris possédait ce parfait mélange d’effervescence, de diversité et de richesse historique qui en faisait un lieu idéal pour un Dompteur. Elle avait quitté son logement rue Mouffetard à l’aube suite à la réception d’une lettre dans laquelle un certain monsieur Lambert avait sollicité ses services, et ce, de façon parfaitement urgente. La lettre était tâchée, la graphie un peu grossière et la syntaxe manquait cruellement d’originalité, mais Prune sut néanmoins qu’elle ne pourrait refuser la proposition tant son cœur avait été touché par la détresse qu’elle y percevait. Lorsqu’elle avait jeté un coup d’œil au cachet de la poste, elle avait failli en faire une syncope. Deux semaines ? Elle avait conscience que, Noël approchant, les services postaux se retrouvaient débordés, mais de là à délivrer le courrier à dos de tortue asthmatique ! Quel toupet !

Sa réputation immaculée ne pouvant souffrir de la moindre tâche, c’est donc prestement qu’elle avait fait ses bagages. La porte de son logement verrouillé, elle avait hélé un fiacre afin de se rendre à la gare Montparnasse. Elle préférait ce moyen de locomotion aux omnibus qui, trop souvent, lui avaient donné la migraine tant ils étaient imprégnés par les usagers. Son billet en poche, elle était montée dans le train. Trois changements, une relecture de son roman préféré, un déjeuner sur le pouce, un début de tempête de neige, un nouveau fiacre et de nombreuses demandes d’indications plus tard, elle avait finalement trouvé le petit village de Chantepierre-les-chênes.

Prune se tenait devant l’impressionnante double porte du non moins impressionnant manoir de monsieur Lambert. Elle déposa devant elle son gros sac de voyage en cuir avant de prendre toute la mesure de la majestueuse architecture, laissant son regard errer sur la façade en pierre de taille. La symétrie parfaite de ses colonnes corinthiennes, de ses grandes fenêtres à guillotine et de son fronton décoratif ajoutait à son élégance, le raffinement typique du style classique français. La maison de maître était plantée au cœur d'un vaste parc boisé. Prune avait dû remonter une allée gravillonnée plus droite que la justice pour arriver jusqu’au perron. Elle en avait la plante des pieds toute calleuse.

Elle leva le nez, l’air embaumait la rose. En plein mois de décembre, il était fort peu probable que la roseraie soit en fleur… sauf si le propriétaire était un Murmureur. Prune garda cette information dans un coin de sa tête avant de faire tinter la cloche, annonçant son arrivée.

Trois paires d'yeux la scrutèrent depuis l'embrasure d'une porte entrebâillée, chacune d'une couleur différente – bleu, vert, noisette –, semblant émerger d'un de ces paysages à l’huile qui pullulaient dans le Salon carré du Louvre. Une voix fluette, mêlée d'une pointe d'appréhension, s'éleva pour demander qui elle était.

— Je suis mademoiselle Saint-Clair de Roche. Je cherche monsieur Lambert, s’annonça-t-elle d’une voix douce, tentant de ne pas effaroucher les trois garnements débraillés. Mes services ont été sollicités pour…

La porte se rabattit soudain juste sur son nez, qu’elle possédait heureusement court. Sa mise à la rue fut accompagnée d'excuses polies, mais empreintes d'une certaine réserve :

— Veuillez nous excuser, mademoiselle. La maison n’est pas d’humeur pour une visiteuse. Pouvez-vous réessayer dans une heure ou deux ?

Mais Prune Saint-Clair de Roche avait enduré un long trajet et n’était pas femme à se laisser impressionner par une maison récalcitrante. Elle en avait vu d’aussi coriaces que des pénitenciers et cela ne l’avait jamais mise en échec. C’est pour cette raison que le Tout-Paris s’arrachait ses services à prix d’or et qu’elle se payait désormais le luxe de choisir ses affaires, bien qu’elle fût une femme de vingt-sept ans, vivant seule, sans chaperon ni mari. Elle retira donc ses gants, avant de poser ses deux paumes à plat sur le battant.Une sensation aussi étrange que familière l'envahit, prenant sa source au bout de ses doigts, frétillant tout autour de son échine, glissant dans ses bottines pour venir se nicher à la pointe de ses orteils. Prune entendait la maison. Elle ferma les yeux pour mieux se concentrer, laissant peu à peu son esprit vagabonder.

Les objets lui parlaient en images, en sensations, parfois en sons ou en couleurs, rarement avec des phrases, toujours par fragments, jamais dans un ordre chronologique. Les objets ne possédaient pas de conscience, de personnalité ou d’âme à proprement parler. Ils étaient plutôt les vaisseaux de leurs propriétaires, chargés de souvenirs et d’émotions. Plus ceux-ci étaient forts, plus ils étaient difficiles à Dompter. Prune demanda à la porte de la laisser entrer. Celle-ci lui opposa un « non » aussi déplaisant que catégorique, elle n’insista pas. Elle savait d’expérience que les objets les plus butés changeaient rarement d’avis. Et elle n’avait aucunement envie de palabrer avec une vieille porte asociale alors qu’elle venait de passer de très longues heures à se faire ballotter d’un moyen de transport à un autre en ayant eu pour tout déjeuner un sandwich beurre-rosette et une pomme. Prune glissa son gros sac de cuir sous son bras, descendit les quelques marches du perron en tenant le bas de sa robe pour ne pas se prendre les pieds dedans, puis contourna la bâtisse. Se faisant, elle laissa sa main libre effleurer la façade, touchant chaque cadre de fenêtre jusqu’à ce qu’un sourire satisfait barre son visage.

La voici, ma fenêtre d’entrée, se dit-elle in peto.

Prune savait qu’une maison entière n’était pas une unique entité, mais plutôt l’association d’une multitude d’objets et que chaque objet ne répondait qu’à lui-même. Si la porte ne voulait pas la laisser entrer, elle convaincrait l’une des fenêtres !

Si cette petite histoire vous a plu, n'hésitez pas à découvrir les autres auteur.ice.s qui ont participé au recueil de nouvelles "La Bibliothèque de Noël" publié chez Twinkle Editions.